Hadj Ali Zirem

Publié le par Mohand Cherif Zirem

                                                                  

                                       Hadj Ali Zirem


                                  Une vie pour l’Algérie


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Sa vie est très mouvementée par le militantisme, le combat pour la liberté et les longues années au service de ses concitoyens.  Patriote de la première heure et humaniste par excellence, cet homme singulier est un exemple à méditer.


     Hadj Ali Zirem, appelé Hadj Ali At-Abdelah est né le 8 janvier 1941, sur les hauteurs de l’Akfadou, dans la wilaya de Béjaïa, en Kabylie. Après des études à l’école coranique, où il a appris la langue arabe et les principes élémentaires de l’islam, il découvre les multiples injustices coloniales de l’occupant français et décide de servir les moudjahidine, alors qu’il n’était qu’un enfant. Leur maison familiale, sise à Aït-Saâda, était un refuge pour les maquisards, lesquels pouvaient se nourrir, se reposer et se soigner, sans aucune crainte car ce petit village n’avait aucun harki. A l’âge de 15 ans,  le jeune cadet d’une famille nombreuse, tente de monter au maquis mais sa famille et surtout les moudjahidine plus âgés que lui le dissuadèrent. Il reste, cependant, au service de la lutte armée. Il a même échappé, à une mort certaine, à moult reprises, surtout lors d’un accrochage entre l’armée française et les combattants de L’ ALN, suivi d’un bombardement de l’aviation. «  C’est durant cette période que j’ai vu, pour la première fois le drapeau algérien. J’avais la chair de poule, surtout que j’ai aussi rencontré le colonel Amirouche », nous raconte le brave homme.  Quand les habitants de son village sont expulsés de leur région natale, à cause de leur refus de prendre les armes contre leurs frères rebelles et soutenir les Français, Ali ne pouvait trouver protection qu’auprès de son frère Mohand Laïd, établi en France.  Ce frangin aîné était dans le mouvement national dès 1946. C’était un Messaliste acharné. De frère en frère, le combat pour la patrie se transmet. A Paris, Ali Zirem, prend des responsabilités au sein de la fédération de France du FLN. Il ne se contente pas de participer aux actions politiques, mais il devient même initiateur, par moments. Le jeune activiste échappe, encore une fois à la mort, lors des fameuses manifestations du 17 octobre 1961. Il a vu des atrocités, des policiers français jetaient dans les fleuves parisiens des Algériens qui manifestaient pacifiquement. C’était tragique et inoubliable. En France, Ali se consacra aussi aux études. Il a très bien appris la langue de Molière. En outre, il a acquis le métier d’infirmier, grâce aux porteurs de valises.


                                             Défenseur des causes justes et humaniste 


            Après l’indépendance, le patriote rentre au pays. Il connaissait de hauts responsables de la révolution qui lui proposèrent des postes supérieurs au sommet de l’Etat, mais il refusa catégoriquement. C’est alors qu’il décide de soulager les malades dans sa région natale et enclavée. Il perfectionne ses connaissances en médecine par le truchement de formations à Alger et à Constantine. Durant des décennies, il soignait les malades. Il était même obligé de se substituer aux médecins faute de personnel. Il effectuait même des chirurgies telles que les circoncisions.  Entre temps, Ali Zirem, se met au service de la population pour l’aider à se développer à se désenclaver, en restant membre actif de l’ex-parti unique qu’il a élu Chef de la Kasma communale d’Akfadou. Il ne voulait pas aller loin dans la politique, mais ne pouvait rester les bras croisés face à sa région qui manquait de tout. Le jeune surdoué était dernière plusieurs réalisation, à l’instar de l’appellation d’Akfadou car autrefois c’était At Mansour, la réalisation de plusieurs projets de développement, le découpage administratif et son apport considérable lors de la charte nationale de 1976, où il défendra les libertés et milite, prématurément, pour la reconnaissance de la langue Amazighe. Hadj Ali At-Abdelah fait son premier pèlerinage à la Mecque en 1977, puis 1989 et enfin 1995. Après l’ouverture dite démocratique, générée par les tragiques évènements d’octobre 1988, nombre de partis politiques sollicitent Le fervent défenseur des causes  justes pour faire partie de leurs structures, mais il refusa. Après près de quatre décennies dans le secteur de la santé, Ali prend sa retraite, mais reste toujours disponible à soulager les malades même la nuit. Sa maison est toujours comme un hôpital gratuit car il reçoit des malades même s’il a 73 ans. En somme, Hadj Ali Ath-Abdelah a consacré toute sa vie pour une Algérie libre et plurielle. Il mérite tous les hommages et les reconnaissances.  

      

                                      Ghania M dans L’Echo d’Algérie du 26/04/2014

 

 

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